lundi 11 novembre 2013
it's complicated
Je ne vais trop mentir. Parfois, c’est un peu compliqué d’être loin, d’être à l'autre bout du monde et puis d’être dix heures après, surtout. C’est compliqué de devoir planifier des appels, de devoir prévoir qu’à tel moment, je vais t’appeler, parce que c’est le créneau horaire, pas parce que c’est le moment où j’aurais envie de parler.
C’est compliqué de voir sur internet les soirées où tous les amis sont, pendant qu’on n’y est pas. On fait autre chose, oui, oui, mais il y a toujours ce petit quelque chose, ce petit pincement au cœur qui dit qu’on voudrait bien y être « aussi ». Passer, dire coucou, dire qu’on est toujours là, même si on est partie un peu plus loin. Mais tout en étant ici aussi, quand même.
On a toujours un peu de mal à voir que le monde continue à tourner sans nous, comme avant, comme si on n’avait jamais été là et comme si au fond, on ne change pas grand chose à la donne.
C’est un peu difficile aussi de ne communiquer que par texte. C’est vachement bien la technologie, envoyer des mails, des viber, des messages facebook, mais il n’en reste pas moins qu’il y a des choses qu’on ne peut pas dire pareil à l'écrit.
Il y a forcément une distance supplémentaire qui s’installe, même si on avait promis, juré, craché, qu’on ne laisserait pas l’océan se mettre entre nous.
Je sais que je vis des choses sacrées, ici. Des petits bouts de choses qui vont continuer à me construire, à faire de moi le quelqu’un qui racontera dans des tas d’années à ses petits-enfants comme c’était bien, la Nouvelle Calédonie, comme c’était la bonne décision à prendre malgré tout, même si c’était plein de doutes.
Comme c’était bien de découvrir chaque jour un peu plus la culture qui nous entoure et comme c’était bien d’avoir ce sourire à chaque chose nouvelle. Comme c’était bien d’apprendre quelques mots kanacks, d’aller déjeuner sur la plage au lieu de rester à la cantine, de pouvoir faire de la plongée ses jours de congés plutôt que de s’enfermer au ciné ou de préférer partir sur un îlot plutôt qu’à la campagne.
Toujours est-il que parfois, c’est compliqué.
On se demande à quoi ça servait de partir à 20 000 km des gens qu’on aime. Est-ce que c’était nécessaire d’être aussi radicale, est-ce qu’il n’y avait pas plutôt autre chose à faire, d’un peu moins loin, d’un peu moins fort, d’un peu moins compliqué à gérer ?
Oh, ces pensées ne restent pas, non non, en général elles surviennent quand on est un peu trop fatiguée pour oublier à quel point on est bien, au fond. Elles restent juste le temps de laisser couler quelques larmes, qu’on essuie en reniflant en se disant que ça ira mieux demain.
Ça va toujours mieux demain, surtout quand on se lève avec un beau soleil, au côté de l’homme qu’on aime et qu’on est heureux d’aller travailler.
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